jeudi 11 février 2010

Tranche de vie

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de ma sœur.
De ma sœur oui, mais aussi de notre relation.

Je suis de 4 ans son aînée.
Quand nous étions jeunes, nous n’étions pas tellement proche.
Nos 4 ans de différence nous séparaient passablement.
Elle était plus proche de notre frère du fait qu’ils n’avaient que 16 mois de différence.
Nous n'avons pas fréquenté la même école primaire, donc nous n'avons pas connu les mêmes profs.
Nous n'avons pas eu les mêmes fréquentations etc...

De plus, nous avons deux caractères très différents.
Alors que je suis plus conciliante, elle est plus tranchante.

D’ailleurs, ça s’est reflété dans nos choix de carrière.
Je me suis dirigée plutôt vers les relations humaines alors qu’elle a préférée la bureautique.

Évidemment, comme dans toute bonne famille, nous avions nos désaccords mais aussi nos moments de tendresse.
Je me souviens qu’étant rendues presqu’à l’âge adulte, je m’était dit que jamais nous ne pourrions vivre ensemble une fois parties de la maison familiale.

Mais, bientôt, c’est elle qui quitte la maison la première, pour vivre seule.
Évidemment, je l’ai aidé à s’installer, et à partir de ce moment, notre relation a changé.
J’allais souvent chez elle, et alors nous pouvions parler de différentes choses, sans l’obligation de partager notre quotidien.

Quand ce fût mon tour de quitter la maison, je me suis acheté un petit condo. Et un jour, en jasant, je lui offre de venir vivre avec moi. Elle a bien sûr dit oui.
Je ne croyais jamais que ce serait une chose possible, mais comme nous avions des horaires de travail différents, on se voyait à l’occasion. Donc, nous avions chacune notre espace de vie, sans se nuire.
Nous avons donc appris ainsi à nous connaître et nous apprécier l’une et l'autre.

La maturité aidant, nous avons trouvés des liens que nous n’avions pas réussies à développer en jeune âge.

Plus tard, quand j’ai trouvé ma perle rare. Elle a donc pris son chemin et moi le mien. Mais maintenant les liens étaient tissés serrés.

Puis, ce fût son tour de trouver l’amour de sa vie. Mais nous avons continué à développer nos liens.
J’étais toujours là pour elle et elle pour moi.

Au fil du temps, nous sommes vraiment devenues des complices en tout.

C’est elle qui m’a guidé dans mes premiers pas en l’informatique,  parfois avec un petit sourire en coin devant mes premiers balbutiements.
Dès que je faisait une découverte, elle était toujours la première à le savoir.

Depuis quelques années nous allions assister aux Grands Feux Loto-Québec à chaque été.  C’était notre gâterie. Notre sortie privilégiée.
Sans compter nos sorties occasionnelles au resto seules toutes les deux.
Et nos sorties en couple, l’été, à marcher en ville.
Et nos coups de téléphones réguliers à tous les dimanches matins à 10h30 précises, et ceux occasionnels durant la semaine.

Mais voilà, qu’elle ne m’a pas téléphoné vendredi soir dernier pour me dire qu’elle ne “feelait” pas.
Le coup de téléphone est plutôt venu de son mari dimanche matin pour me dire que ma sœur venait de  partir en ambulance.
À notre arrivée à l'hôpital, ce fût pour apprendre qu’elle était décédée d’une embolie pulmonaire massive.

Elle venait d’avoir 55 ans.

Je viens de perdre une partie de moi-même. Ce n’était vraiment pas un scénario envisageable.
Moi qui croyait que nous pourrions demeurer encore ensemble sur nos vieux jours, lorsque nous serions devenues veuves toutes les deux… :)

J’ai tellement de peine. Elle ne devait pas partir avant moi. C’est tellement injuste.

Ma consolation est que nous avons eu une vraie belle relation toutes les deux.
Je me sens privilégiée d’avoir eu une sœur comme elle. Rien ne peut remplacer une telle complicité.

Je t’aime Jocelyne.
Voyez son beau sourire.
Cliquez sur l'image

10 commentaires:

  1. Je lisais avec délice le début de ton billet où tu racontes votre relation privilégiée, moi qui ai deux frères merveilleux mais pas de soeur... et puis, est survenue la déchirante nouvelle de la fin de cette histoire pourtant si belle, qui me laisse sans mot...

    J'aurais voulu pouvoir te consoler, au moins un peu. Mais j'avoue mon impuissance et je ne peux que partager ta peine. J'ai regardé longuement sur toutes tes photos le sourire communicatif de ta soeur Jocelyne, son regard expressif, j'en ai le coeur brisé pour toi.

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  2. C'est ma première fois sur votre blogue, je crois mais je suis vraiment peiné d'apprendre la perte d'un être aussi cher. Je trouve remarquable qu'en des temps si difficile vous soyez en mesure de vous rappelez le merveilleux moments passé avec elle.
    J'espère que malgré tout vous vous portez bien, vous et votre famille...
    -Jane

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  3. Ma chère Zoreilles,

    Merci pour tes bons mots, c'est vraiment réconfortant.

    Je t'avoue que j'ai vécu la semaine dernière comme dans un rêve.

    Mais avec tous les témoignages que nous avons reçu, ça m'a aidé à retrouver une certaine paix intérieure.

    C'est dans des moments semblables qu'on se rend compte du pouvoir d'une présence, d'un témoignage, d'un sourire.

    À Jane,

    D'abord, bienvenu chez moi.
    Votre visite me fait chaud au coeur.

    Je crois sincèrement que le fait d'avoir mit par écrit tous ces beaux souvenirs que j'avais avec ma soeur, et d'avoir fait ce montage photo, m'ont aidé à retrouver une certaine sérénité.

    Son absence se fera cruellement sentir dans les mois à venir, mais je veux vraiment m'accrocher à ces beaux souvenirs.

    Merci beaucoup pour votre témoignage.

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  4. C'est triste de perdre quelqu'un de proche, mais ce doit être terrible de perdre sa jeune soeur aussi subitement.
    Sache que sa mémoire et les joyeux moments que vous avez partagé continueront à animer ton existence.

    Je regrette de n'être venue plus tôt pour te lire et pour t'exprimer mes sincères condoléances.

    Je t'embrasse très fort.

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  5. Bonjour Freda,

    Ces départs soudains sont difficiles à vivre, surtout quand c'est un proche plus jeune que soi qui nous quitte, même si c'est d'à peine 4 ans.

    C'est tellement jeune, 55 ans, qu'on ne pense pas que ça puisse arriver, on croit toujours avoir amplement de temps devant soi.

    Ce qui est réconfortant, c'est de voir toutes ces beaux moments que vous vécus ensemble, toute les deux. C'est un cadeau de la vie.

    Je compatis avec vous Freda.

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  6. Ma chère Gelisa,

    Il ne faut jamais regretter.
    Dis-toi qu'il n'est jamais trop tard pour sympathiser.

    C'est certain que sa mémoire m'habitera à jamais.

    Je suis tellement contente d'avoir vécu tous ces beaux moments avec elle. Aujourd'hui, je ne peux avoir de regrets en me disant "j'aurais donc dû".
    Les seuls regrets que j'ai, c'est qu'il nous restait tant de choses à faire encore...

    Merci beaucoup de ton réconfort.

    À Pierre F,

    C'est vrai que c'est trop jeune, trop soudain et surtout, trop injuste.

    J'ai vraiment de beaux souvenirs avec elle, et je m'accroche à ça.

    J'ai d'ailleurs envie de lui consacrer une page sur ce blog, afin de retrouver plus facilement ces beaux souvenirs, par différents écrits et des photos.

    Merci beaucoup de ton témoignage.

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  7. Bonjour Freda,

    Je sympathise de tout coeur avec toi dans cette douloureuse perte de ta soeur. Vos beaux souvenirs resteront à jamais graver dans ton coeur cette mémoire qui n'oublie
    pas.

    Je t'envoie de mon jardin un bouquet de douces pensées. Sue

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  8. Merci beaucoup à toi Sue,

    Si tu savais comme toute cette sympathie me fait du bien.

    C'est un baume sur ma douleur.

    Merci encore,
    Bisous XXX

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  9. Chère Freda,
    c'est avec beaucoup d'émotion que je lis votre message d'amour dédié à votre soeur. Je vous offre mes plus sincères sympathies.Ma petite soeur a, elle aussi 4 ans de moins que moi. Je peux sentir et imaginer à quel point votre peine est grande.Une petite soeur, surtout lorsqu'on a bâti au fil des ans une relation solide, c'est irremplaçable.Je souhaite qu'elle vienne apaiser votre douleur et, de là-haut, vous envelopper de tout son amour. Un jour, vous la sentirez tout près et saurez qu'elle existe encore quelque part, j'en suis certaine.Bon courage dans cette dure épreuve.
    Je vous embrasse très fort...

    Nanoulaterre xxxxxxx

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  10. Merci beaucoup Nanou,

    C'est vrai qu'une sœur, c'est difficile à remplacer.
    On dit souvent qu'on ne choisi pas sa famille, mais qu'on peut choisir ses amis.
    Dans notre cas, nous nous sommes vraiment choisies comme amies, et le fait d'être sœurs, ajoutait une autre dimension à notre relation.

    Tout ceci nous fait réaliser qu'il ne faut jamais remettre à plus tard, en se disant qu'on a bien le temps.
    Le temps nous est compté, et nous ne savons jamais quand il nous sera retiré.
    Je suis contente d'avoir eu cette relation avec ma sœur.

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