Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de ma sœur.
De ma sœur oui, mais aussi de notre relation.
Je suis de 4 ans son aînée.
Quand nous étions jeunes, nous n’étions pas tellement proche.
Nos 4 ans de différence nous séparaient passablement.
Elle était plus proche de notre frère du fait qu’ils n’avaient que 16 mois de différence.
Nous n'avons pas fréquenté la même école primaire, donc nous n'avons pas connu les mêmes profs.
Nous n'avons pas eu les mêmes fréquentations etc...
De plus, nous avons deux caractères très différents.
Alors que je suis plus conciliante, elle est plus tranchante.
D’ailleurs, ça s’est reflété dans nos choix de carrière.
Je me suis dirigée plutôt vers les relations humaines alors qu’elle a préférée la bureautique.
Évidemment, comme dans toute bonne famille, nous avions nos désaccords mais aussi nos moments de tendresse.
Je me souviens qu’étant rendues presqu’à l’âge adulte, je m’était dit que jamais nous ne pourrions vivre ensemble une fois parties de la maison familiale.
Mais, bientôt, c’est elle qui quitte la maison la première, pour vivre seule.
Évidemment, je l’ai aidé à s’installer, et à partir de ce moment, notre relation a changé.
J’allais souvent chez elle, et alors nous pouvions parler de différentes choses, sans l’obligation de partager notre quotidien.
Quand ce fût mon tour de quitter la maison, je me suis acheté un petit condo. Et un jour, en jasant, je lui offre de venir vivre avec moi. Elle a bien sûr dit oui.
Je ne croyais jamais que ce serait une chose possible, mais comme nous avions des horaires de travail différents, on se voyait à l’occasion. Donc, nous avions chacune notre espace de vie, sans se nuire.
Nous avons donc appris ainsi à nous connaître et nous apprécier l’une et l'autre.
La maturité aidant, nous avons trouvés des liens que nous n’avions pas réussies à développer en jeune âge.
Plus tard, quand j’ai trouvé ma perle rare. Elle a donc pris son chemin et moi le mien. Mais maintenant les liens étaient tissés serrés.
Puis, ce fût son tour de trouver l’amour de sa vie. Mais nous avons continué à développer nos liens.
J’étais toujours là pour elle et elle pour moi.
Au fil du temps, nous sommes vraiment devenues des complices en tout.
C’est elle qui m’a guidé dans mes premiers pas en l’informatique, parfois avec un petit sourire en coin devant mes premiers balbutiements.
Dès que je faisait une découverte, elle était toujours la première à le savoir.
Depuis quelques années nous allions assister aux Grands Feux Loto-Québec à chaque été. C’était notre gâterie. Notre sortie privilégiée.
Sans compter nos sorties occasionnelles au resto seules toutes les deux.
Et nos sorties en couple, l’été, à marcher en ville.
Et nos coups de téléphones réguliers à tous les dimanches matins à 10h30 précises, et ceux occasionnels durant la semaine.
Mais voilà, qu’elle ne m’a pas téléphoné vendredi soir dernier pour me dire qu’elle ne “feelait” pas.
Le coup de téléphone est plutôt venu de son mari dimanche matin pour me dire que ma sœur venait de partir en ambulance.
À notre arrivée à l'hôpital, ce fût pour apprendre qu’elle était décédée d’une embolie pulmonaire massive.
Elle venait d’avoir 55 ans.
Je viens de perdre une partie de moi-même. Ce n’était vraiment pas un scénario envisageable.
Moi qui croyait que nous pourrions demeurer encore ensemble sur nos vieux jours, lorsque nous serions devenues veuves toutes les deux… :)
J’ai tellement de peine. Elle ne devait pas partir avant moi. C’est tellement injuste.
Ma consolation est que nous avons eu une vraie belle relation toutes les deux.
Je me sens privilégiée d’avoir eu une sœur comme elle. Rien ne peut remplacer une telle complicité.
Je t’aime Jocelyne.
Voyez son beau sourire.